Les Boiteries
Bien que présente dans tous les élevages, cette affection voit néanmoins ses conséquences sous-estimées. Elles représentent pourtant, tant en fréquence que sur le plan économique, la troisième pathologie chez les bovins, après les mammites et les troubles de la reproduction.
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Les pertes économiques liées auxboiteries
Les principales origines desboiteries
La conception du bâtiment
Mal conçu, un bâtiment peutengendrer chez la vache des positions de déséquilibre. Il est notammentfréquent de voir des animaux reporter une grande partie de leur poids sur desmembres postérieurs, d’où une modification des aplombs et une surcharge desonglons. Ceci est fréquent dans le cas de logettes mal dimensionnées oudotées d’une marche trop haute (> 20 cm) et d’aires d’attente à pentetrop forte (> 7 %).
Exemple : l’ulcère de lasole (granulation rouge au niveau de la zone sensible) est une conséquenceclassique de surcharge pondérale des onglons postérieurs associé à desagressions bactériennes ou des déséquilibres alimentaires.
Exemple : les tarsites(inflammation des jarrets) souvent liées à une mauvaise conception deslogettes peuvent présenter des plaies à l’origine d’arthrites.
L’entretien et l’ambiance dubâtiment
L’humidité est un facteuressentiel du développement microbien. Une ventilation défectueuse, un paillageinefficace (paille humide) ou insuffisant, un raclage trop rare de l’aire d’exercice(moins d’une à deux fois par jour selon la surface) sont autant de facteursresponsables de boiteries d’origine infectieuse
Exemple : le panaris,inflammation de la couronne et du talon, est étroitement lié à la qualité del’environnement. La bactérie (fusabacterium necrophorum) est à l ’origined’une douleur vive et d’une hyperthermie.
l’alimentation
le risque majeur est lié auxrations acidogènes (maïs plat unique, manque de foin, excès de concentrés,…)responsables de la fourbure aiguë (déséquilibre important de la ration) setraduit par une violente inflammation au niveau de la couronne (au-dessus desonglons) et une douleur importante
exemple : la concavité et lecerclage de l’onglon (« pied chinois », augmentation de la tailledes onglons, striation) sont caractéristiques de la fourbure chronique. En l’absencede mesures, des complications peuvent apparaître : ulcère de la sole,décollement de la ligne blanche,…
Les accidents
Les deux plus fréquemmentrencontrés sont :
les fractures d’unmembre. Souvent liées à une mauvaise chute, elles obligent à un abattage d’urgence.Attention aux sols glissants
les plaiesprovoquées par des objets coupants ou pointus. Elles conduisent à uneinfection plus ou moins grave selon la localisation et la précocité d’intervention(arthrite, pododermatite septique)
L’absence de parage
La corne est produite enpermanence mais son usure n’est pas toujours uniforme. Il s’en suit undéséquilibre des onglons qui prédispose aux boiteries et aux défauts d’aplomb.Seul un parage préventif peut éviter ces conséquences.
Exemple : le parage curatifest indispensable à la guérison de certaines boiteries telles que celles duesaux « limaces » (prolifération de peau entre les onglons suite àune longue irritation).
ATTENTION : Un paragesérieux et efficace nécessite
de solidesconnaissances anatomiques et théoriques
un matériel adéquat
une bonne formationpratique
Pour ne pas provoquer d’erreursregrettables, sachez faire appel à un professionnel.
Dans tous les cas, il n’existeque rarement une seule origine à un problème de boiteries dans un élevage.Comme les mammites, c’est souvent la présence simultanée de plusieursfacteurs de risques qui provoque l’apparition de symptômes.
La solution ne peut intervenir qu’aprèsune large investigation et le conseil des différents partenaires compétentsdans ce domaine.
D. HERY
Vétérinaire Conseil BTPL
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